Les principales maladies du lapin de compagnie

Les abcès

shutterstock_14017366Les abcès se manifestent sous la forme d’une tuméfaction plus ou moins grosse au point d’inoculation des bactéries ou en regard d’une dent lors d’abcès dentaire. Il renferme un pus caséeux (jaune et très épais).
Leur traitement est chirurgical, sous anesthésie générale, associé à l’administration d’antibiotiques.

Les maladies dermatologiques

Les puces

Les puces sont les premiers parasites externes du lapin. Elles entraînent des démangeaisons importantes, parfois associées à des lésions d’automutilation (croûtes et surinfections bactériennes suintantes). On utilise alors des antiparasitaires.
Le traitement préventif des puces est vivement recommandé.

La gale

La gale est une maladie parasitaire liée à la multiplication d’un acarien au niveau du conduit auditif externe. Elle peut se propager à l’ensemble de l’oreille voire à la face et au corps. Elle est caractérisée par des démangeaisons intenses, associées à des croûtes et parfois à des surinfections bactériennes. Si seul le conduit auditif externe est touché, l’application de pommade à l’intérieur permet de soigner la maladie. Des pipettes acaricides à déposer sur le cou du lapin sont également disponibles.

La teigne

La teigne se manifeste par des lésions dépilées, qui peuvent toucher toute partie du corps. La peau est alors squameuse, croûteuse, parfois suintante ; la teigne ne démange pas sauf lors de surinfections bactériennes.

En fonction de l’étendue des lésions, le traitement peut être local ou général. Il doit être maintenu au moins quatre semaines. On conseille également la tonte de l’animal pour éliminer le plus possible les agents pathogènes. Il s’agit d’une maladie transmissible à l’homme ; des mesures d’hygiène lors des soins sont nécessaires.

Les mycoses

Certains champignons peuvent se multiplier sur la peau des lapins, en particulier au niveau des pattes. Les lésions sont plutôt squameuses avec des démangeaisons importantes. Le traitement consiste en l’application d’antifungiques.

La myxomatose

La myxomatose est une maladie virale, contagieuse, courante en été. Le lapin sauvage est un réservoir naturel de la maladie et la transmission se fait par les arthropodes vecteurs (moustique, mouche, puces). Après 7 à 14 jours d’incubation, une grosseur oedémateuse se développe sur le site d’inoculation (« myxome »). Elle est accompagnée de signes généraux dès le lendemain : fièvre, oeil terne, léthargie. Les yeux sont rouges et les paupières se gonflent. Si l’animal survit à ce stade, les lésions s’étendent à la totalité de la face, aux lèvres, aux oreilles et aux extrémités des membres ainsi qu’aux organes génitaux. L’état général se dégrade et la mort peut survenir en 2 à 12 jours. La mortalité de cette maladie avoisine les 50 %. Si l’animal survit, les lésions régressent en un à trois mois.

Il n’existe pas de traitement spécifique de la maladie, le traitement est symptomatique, associé à une couverture antibactérienne. Pendant toute la phase de la maladie, l’animal est fortement excréteur du virus.

Pour prévenir la maladie, il faut tout d’abord lutter contre les vecteurs potentiels et surtout contre les puces (traitements antiparasitaires réguliers). On peut utiliser des grillages à mouches ou des moustiquaires. Un vaccin contre la myxomatose existe et apporte une protection de 60 à 90 %. Il est nécessaire de le renouveler tous les cinq à six mois dans les zones à risques.

Ce virus est originaire d’Amérique du Sud où les populations de lapins sont résistantes à la maladie ou développent une forme bénigne. Sur les autres continents, les lapins sont sensibles au virus et développent des formes mortelles. Ce virus a été utilisé comme une arme biologique contre la multiplication des lapins, au départ en Australie, dans les années 50. Il a également été utilisé en Suède, au Danemark et en Grande-Bretagne : il a permis la diminution des populations de lapins mais pas leur élimination à long terme.

En France il a été introduit par le docteur Armand Delille qui possédait un domaine de 300 ha en Eure-et-Loir, où les lapins créaient des dégâts et des préjudices. Il en chassait plus de 4000 par an. En 1952 il reçoit un échantillon de virus de Suède et en moins de deux mois, 90 % des lapins du domaine ont été éliminés. À l’époque, l’introduction du virus a été favorablement accueillie par la communauté scientifique (l’impact de la myxomatose était alors très modéré). Depuis, l’introduction de la myxomatose en France est sanctionnée par le code rural de fortes amendes et de peines d’emprisonnement.

Les maladies respiratoires

Le coryza

shutterstock_3532383Le coryza est une maladie contagieuse, transmise par aérosol, principalement due à des pasteurelles. Il débute par des éternuements, le nez et les yeux qui coulent (sérosités muco-purulentes). Ces bactéries sont fortement pathogènes et peuvent coloniser les oreilles et provoquer des symptômes nerveux ou descendre dans les poumons et provoquer une bronchopneumonie fatale.

Si le lapin survit,  le coryza peut devenir chronique et ne guérit jamais complètement. Les traitements permettent de faire régresser les symptômes qui réapparaissent souvent à l’arrêt.

 

Les maladies digestives

Le lapin présente un comportement alimentaire dominé par la cæcotrophie (formation de petites crottes molles le matin que l’animal réingère) qui le rend particulièrement sensibles aux pathologies digestives. Il est également particulièrement sensible à toutes les formes de stress qui ont une forte influence sur le transit digestif.
Les conditions de logement, la qualité de l’alimentation, les changements brusques de régime alimentaire, la qualité de l’abreuvement et toutes les formes de stress sont des causes de maladies digestives.

Les maladies digestives bactériennes

Les colibacilles sont des bactéries particulièrement pathogènes pour le tube digestif du lapin. En plus des diarrhées, ils provoquent une septicémie souvent mortelle.

Dans le cæcum (gros intestin) du lapin, se trouvent de façon normale des bactéries appelées clostridies. Dans certaines situations, ces bactéries se multiplient de façon excessive et provoquent une entérotoxémie par la production de toxines : la maladie se caractérise par un ballonnement rapide, du liquide dans le cæcum  et une mortalité rapide.

D’autres bactéries sont extrêmement pathogènes pour le lapin comme les salmonelles.

Les maladies digestives liées aux malocclusions dentaires

Les dents des lapins poussent de façon régulière et progressive toute la vie de l’animal. Si celui-ci n’a pas l’occasion de ronger ou si les dents ne sont pas parfaitement bords à bord, celle-ci poussent de façon anarchique et provoquent des défauts de fermeture de la bouche et des défauts de mastication. Il s’ensuit des troubles digestifs car le lapin avale des aliments non mâchés. Les soins dentaires sont donc primordiaux chez le lapin : vérifiez régulièrement que les dents ne sont pas trop longues. Dans certains cas, les soins dentaires nécessitent une anesthésie générale : le vétérinaire coupe le surplus des dents à l’aide d’une petite scie afin de ne pas créer de traumatismes sur la dent et d’obtenir des bords de coupe droits.

Les maladies digestives parasitaires

Les coccidies sont les parasites les plus fréquents chez le lapin : ils provoquent la maladie du gros ventre. Elles se multiplient et provoquent une dilatation du cæcum, des diarrhées et parfois la mort de l’animal.

On traite régulièrement les lapins pour éviter leur contamination.
D’autres parasites peuvent entraîner des troubles digestifs : les oxyures, la douve, les ténias.

Les maladies de l’appareil urinaire

Le lapin est sujet aux cystites ou aux calculs  (dans la vessie, dans l’urètre, les uretères ou les reins) ; ces maladies sont très souvent associées à des concentrations minérales inadaptées dans l’alimentation. Le lapin est particulièrement sensible aux apports excessifs de calcium.

La maladie hémorragique du lapin

La maladie hémorragique du lapin est une maladie virale, hautement contagieuse, transmise par voie orale ou respiratoire entre lapins ou par des insectes. L’homme, le fourrage, peuvent être également vecteurs passifs de la maladie. Le virus est particulièrement résistant dans le milieu extérieur.

La maladie touche préférentiellement les jeunes animaux. Les signes cliniques sont relativement frustres puisque l’évolution de la maladie est extrêmement rapide, caractérisée par un syndrome hémorragique généralisé provoquant la mort en 48 à 72 heures. Sur le cadavre, on remarque souvent une goutte de sang au niveau du nez, de la bouche ou de l’anus. Il n’existe pas de traitement spécifique pour cette maladie.

La prévention de cette maladie repose sur la protection de l’animal contre les insectes et sur une vaccination, souvent pratiquée tous les six mois. On évite également le contact avec les animaux sauvages.

Les tumeurs

Un certain nombre de tumeurs, bénignes ou cancéreuses, sont rencontrées chez le lapin.

Parmi les tumeurs bénignes, sans incidence sur l’état général, on rencontre le trichoblastome, tumeur de la peau qui est traitée chirurgicalement.
Les tumeurs du thymus (thymome) sont relativement fréquentes dans cette espèce. Ces tumeurs compriment les vaisseaux à la base du thorax et empêchent le retour veineux normal ; un des signes assez caractéristique est des yeux exorbités. L’évolution est assez brutale et le pronostic défavorable.

Les tumeurs mammaires chez la lapine sont très souvent cancéreuses. Il faut donc intervenir chirurgicalement très rapidement pour éviter la diffusion des métastases. Leur pronostic est réservé.

Le mélanome, tumeur de couleur marron de la peau, est également rencontré chez le lapin. Ce cancer est également de très mauvais pronostic.
Le cancer des testicules (séminome) est très agressif chez le lapin et métastase rapidement. Malgré la castration, le pronostic est souvent réservé.

On retiendra l’importance de la gestion des parasites externes chez le lapin et la potentielle transmission de la teigne à l’homme. Le lapin est particulièrement sensible aux maladies digestives, souvent sous l’influence du stress et des modifications de l’alimentation. Les dents sont également un élément à surveiller et à entretenir chez cet animal de compagnie.
Cette liste des maladies du lapin n’est absolument pas exhaustive. Il s’agit des pathologies les plus fréquemment rencontrées.

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