La fiche « Mon chinchilla » vous présente ce petit compagnon et les soins du quotidien dont il a besoin.
Les maladies digestives
Les maladies de l’appareil digestif sont responsables de 60 à 75 % des causes de mortalité chez le chinchilla.
Problèmes dentaires
Les anomalies dentaires de malocclusions se rencontrent souvent chez le chinchilla. Elles résultent d’une croissance exagérée et d’un mauvais positionnement héréditaire des dents. Elles peuvent entraîner des lésions au niveau de la langue ou de la bouche, induisant une perte d’appétit et une salivation excessive. Les dents doivent alors être coupées et meulées avec des instruments adaptés. Lorsqu’il y a un mauvais positionnement dentaire, ces soins doivent être réguliers. On déconseille de faire reproduire les animaux ayant ces défauts.
Une infection bactérienne remontant depuis la dent, sous la gencive, jusqu’à la racine dentaire peut créer un abcès. Il se manifeste sous la forme d’une grosseur sur la face pour la mâchoire supérieure ou au niveau du menton pour la mâchoire inférieure. Il s’agit de maladies graves car si on les laisse évoluer, ces infections peuvent détruire les os des mâchoires. Un traitement chirurgical est très souvent nécessaire, l’administration seule d’antibiotiques ne suffit généralement pas.
Les perturbations de la flore digestive
Le chinchilla a dans son intestin une flore digestive composée de bactéries qui permet la digestion de la cellulose (fibre des végétaux). Cette flore est un outil indispensable à la bonne santé de l’animal, son équilibre est cependant très fragile. Un stress, une alimentation trop peu riche en foin, un changement alimentaire trop brutal, un traitement antibiotique inadapté sont autant de causes d’un déséquilibre potentiel de la flore à l’origine d’une diarrhée pouvant être sévère. En particulier, des clostridies font partie de cette flore, en faible quantité. Suite à un manque de cellulose et/ou un excès de protéines ou un traitement antibiotique, ces bactéries se multiplient et produisent des endotoxines à l’origine d’une maladie très grave appelée entérotoxémie : anorexie, hypothermie, déshydratation, diarrhée et mort après 72 heures d’évolution.
Les maladies bactériennes digestives
Le chinchilla est également sensible aux salmonelloses, à la listériose et à la pseudotuberculose (due à une bactérie présente dans les fientes d’oiseaux qui contaminent les végétaux). Il s’agit de maladies très graves dont le pronostic est particulièrement sombre chez le chinchilla ; elles sont potentiellement transmissibles à l’homme. D’autres diarrhées bactériennes sont décrites : infection aux colibacilles, à Pseudomonas ou à Proteus.
Les maladies parasitaires digestives
Le chinchilla est sensible à la coccidiose, particulièrement en période de sevrage ou de stress. La diarrhée est alors plus ou moins aqueuse, parfois hémorragique, accompagnée de ballonnements intestinaux, d’anorexie et de déshydratation. On la traite par l’administration d’anticoccidiens.
La giardiose est une maladie parasitaire fréquente particulièrement sévère que peut contracter le chinchilla. Il est nécessaire de réaliser un traitement antiparasitaire.
Constipation
L’accumulation de poils dans le tube digestif (trichobézoards) secondaire à un toilettage important est une source de constipation. On administre alors en première intention de l’huile de paraffine. En cas d’échec, un traitement chirurgical est parfois nécessaire.
Prolapsus rectal
A la suite d’une diarrhée importante, le rectum s’éverse vers l’extérieur et se nécrose. L’issue est rapidement fatale en l’absence de traitement chirurgical.
Les maladies de l’appareil respiratoire
Les pneumonies
Les pneumonies sont des causes de mort brutale chez le chinchilla : de mauvaises conditions d’entretien comme la surpopulation, l’humidité excessive, la mauvaise ventilation ou le stress sont des facteurs prédisposants.
Lorsque l’évolution est plus lente, l’animal présente une anorexie, des difficultés respiratoires, le nez qui coule, le poil hirsute. Les germes en cause sont des pasteurelles, des streptocoques ou Bordetella. Le pronostic de ces infections est défavorable.
Le « coryza », ou « rhume », beaucoup plus bénin, est très rare chez le chinchilla.
Les maladies des organes des sens
Les otites
Le chinchilla est sujet aux otites moyennes à streptocoques : il porte alors la tête du côté de l’otite (torticolis). Elles sont souvent associées à des abcès souscutanés, des pneumopathies ou des arthrites.
Les yeux qui coulent
Comme tous les petits animaux de compagnie, on rencontre chez le chinchilla des conjonctivites liées à un foin ou une litière de mauvaise qualité, pulvérulents. Des petits copeaux de sciure ou des brins de paille peuvent se coincer dans l’oeil à l’origine de troubles oculaires. On conseille alors de nettoyer les yeux avec du sérum physiologique.
Les maladies de la peau
La teigne
La teigne se manifeste sous la forme de petites lésions, classiquement nummulaires, dépilées, recouvertes de squames, réparties sur le nez, les oreilles et les pattes et pouvant s’étendre à l’ensemble du corps. Nous rappelons que la teigne est une maladie transmissible aux autres animaux et à l’homme.
Le traitement peut être topique (pommade) ou général, il doit être maintenu pendant au moins trois semaines ; si d’autres animaux sont présents (autres NAC, chiens, et surtout chats), il convient de les traiter également.
Les acariens
La gale est une maladie parasitaire, qui provoque des démangeaisons, un épaississement de la peau et des croûtes. Elle est relativement rare chez le chinchilla.
Les autres acariens, les puces, les poux, sont également relativement rares dans cette espèce.
Les maladies bactériennes
A la suite de plaies ou de morsures, le chinchilla peut développer des abcès colonisés par des bactéries. Le traitement est souvent chirurgical, accompagné d’un traitement antibiotique.
Les pertes de poils
Le comportement de « pica » qui conduit le chinchilla à s’auto-enlever des poils est caractéristique de troubles hiérarchiques à l’intérieur d’un groupe d’animaux.
Des carences nutritionnelles en acides gras ou en zinc diminuent la qualité du pelage et induisent une perte diffuse du poil.
Les affections urinaires
Le chinchilla peut présenter une cystite, le plus souvent bactérienne : il est alors agité et présente des efforts à la miction. Un traitement antibiotique permet la rétrocession des symptômes.
Dans des cas plus graves, des calculs (cailloux de la taille d’un grain de sable à celle d’un réel caillou) sont présents dans la vessie. Les symptômes sont à peu près identiques à ceux de la cystite ; dans certains cas, les calculs bloquent complètement le passage de l’urine : il s’agit d’une urgence médicale. Une radiographie permet leur visualisation dans la vessie. Le traitement est chirurgical.
Les affections nutritionnelles
Le scorbut
Le chinchilla, comme le cobaye, est complètement dépendant de l’apport alimentaire en vitamine C : il ne sait pas la fabriquer. Une carence en vitamine C se manifeste par des troubles locomoteurs avec une faiblesse généralisée, une diminution de l’appétit parfois associés à de la douleur au niveau des articulations. On observe également de la diarrhée, des lésions au niveau de la bouche, un amaigrissement et un syndrome coryza. L’évolution se fait en quelques semaines vers la mort.
Le traitement consiste en l’administration injectable de vitamine C.
En prévention, il faut vérifier que l’alimentation contienne suffisamment de vitamine C, et complémenter dans l’eau de boisson (200 à 400 mg/litre d’eau) le cas échéant.
Pathologie de la reproduction
La gestation et ses soucis
La gestation de la femelle de chinchilla dure 110 à 112 jours. Les petits sont visibles à la radiographie à 40 jours.
Le stress, un mauvais état général, des infections de l’utérus ou des anomalies foetales sont des causes d’avortement.
Les problèmes de mise bas
Les contractions débutent une demi heure avant la première expulsion, elles sont violentes et très visibles. Il y a en général une naissance toutes les 15 minutes, mais 1 à 2 heures peuvent s’écouler entre chaque petit, surtout si c’est la première portée. Les petits naissent poilus et les yeux ouverts : il s’agit d’une espèce nidifuge. Il y a en moyenne trois à quatre petits par portée, pesant de 35 à 50 g. Lorsque la femelle est en position et que les contractions sont improductives, associées à des cris plaintifs, il faut rapidement consulter le vétérinaire car un des foetus est coincé. Il ne doit pas se dérouler plus d’une heure entre l’expulsion des eaux foetales et la sortie du foetus et l’accouchement ne doit pas durer plus de 5 heures : sinon il faut aller voir votre vétérinaire qui pourra éventuellement pratiquer une césarienne.
Les maladies au cours de l’allaitement
Une infection des mamelles (mammite) provoque chez la femelle un refus d’allaiter et une hyperthermie. Il faut consulter le vétérinaire rapidement et biberonner les bébés. Ces symptômes sont également rencontrés lors de métrite (infection de l’utérus), s’y ajoutent des écoulements au niveau de la vulve. Cette affection est plus fréquente que les mammites. Elle doit motiver la consultation chez votre vétérinaire. Enfin, l’éclampsie correspond à une diminution du calcium dans le sang de la mère secondaire à la fabrication du lait, elle apparaît une dizaine de jours après la mise bas et se manifeste par de la faiblesse pouvant aller jusqu’aux convulsions, au coma puis à la mort. Ce cas est fréquent lorsque la lactation est couplée à une gestation. Un petit indice préventif est que la couleur orangée de l’émail dentaire devient blanche suite à la mobilisation du calcium. Il ne faut pas complémenter en calcium pendant la gestation sinon les petits risquent d’être trop gros, en revanche il faut complémenter pendant la lactation. En cas de nécessité d’allaitement artificiel, vous trouverez chez votre vétérinaire du lait maternisé adapté aux nouveaux animaux de compagnie. Les 15 premiers jours, on distribue des biberons de 2 à 3 ml toutes les 3 heures, ensuite la quantité augmente jusqu’à 5 ml par biberon pour un sevrage à cinq semaines. Les tétines des biberons sont parfois trop grosses, mais il est possible de donner le lait à la seringue, en compte-gouttes. De plus, il faut penser à nettoyer les fesses et masser le ventre des nouveau-nés pour stimuler le réflexe de défécation et de miction, au moins deux à trois fois par jour. On n’oublie pas de placer les petits au chaud et de leur fournir à partir du deuxième ou troisième jour de vie du foin.
Autres maladies
Le coup de chaleur
Le chinchilla supporte relativement bien les températures basses, à l’inverse, il est sujet aux coups de chaleur lorsque la température dépasse les 26° C d’autant plus qu’elle est couplée à fort taux d’humidité : il tombe alors sur le côté, respire rapidement et difficilement. Le maintien de ces conditions peut entraîner sa mort.
Maladies parasitaires liées aux larves de ténia (Conuriose, cysticercose)
Les larves de ténia sont des parasites qui sont transmis par les autres carnivores domestiques : le chat et le chien. Le chat ou le chien se contaminent en mangeant de la viande contaminée ou des proies ; le ténia arrive dans le tube digestif et pond des oeufs qui sont excrétés dans les matières fécales. Le chinchilla se contamine en consommant accidentellement ces oeufs qui forment alors dans son organisme des kystes dits « hydatiques ». Ces kystes se localisent en fonction des espèces de ténia, au niveau du tissu sous-cutané, du tissu musculaire, de l’oeil, de la cavité péritonéale et sont à l’origine de symptômes graves. Il n’existe pas de traitement, à part le traitement chirurgical quand le kyste est accessible. Un chien ou un chat dans une maison comportant également un chinchilla doivent être vermifugés de quatre à six fois par an.
Le stress, des erreurs alimentaires, le coup de chaleur et la carence en vitamine C sont les principales causes de maladies chez le chinchilla. Nous conseillons des visites périodiques chez votre vétérinaire pour s’assurer de la bonne santé de votre compagnon. Il n’existe aucun vaccin pour le chinchilla.