Les accidents domestiques chez le furet

shutterstock_72256315Le furet est un animal joueur, vif, curieux, fouineur, comportements qui l’exposent davantage aux intoxications ménagères. Le furet peut ainsi déguster du savon, de la crème dépilatoire, du dentifrice, de la crème à récurer… De plus, il a la fâcheuse tendance de faire des réserves dans des endroits cachés et il n’est pas rare de retrouver des aliments avariés dans un recoin de son habitat.

Morphologiquement, son estomac est volumineux alors que son transit digestif est court : il peut donc ingurgiter une grande quantité de produit potentiellement toxique et atteindre la dose toxique qui sera très rapidement absorbée par l’organisme. Aussi, le rapport surface/volume du furet est élevé, ce qui augmente les risques d’exposition cutanée.

Les plantes dangereuses pour le furet

Les racines, les feuilles et les tiges des plantes de la famille des Aracées (Arum, Anthurium) contiennent une sève riche en cristaux d’oxalate de calcium et en enzymes. Les accidents rapportés sont dus à des projections oculaires lors de fouissement dans de la terre où se trouvent les bulbes ou des contacts cutanés avec la sève. Elles provoquent une conjonctivite ou une dermite dont le pronostic est favorable, les signes disparaissant dans les 12 à 24 heures. En cas de contact, on peut laver les yeux ou la peau avec des solutions stériles riches en calcium.

Le furet peut être intoxiqué au cannabis, par l’ingestion de tabac, de résine ou par l’inhalation des fumées. Ces intoxications provoquent des éternuements, des troubles de la démarche et une diminution de la température corporelle pouvant aboutir à un coma, puis à la mort. Le toxique est éliminé très lentement par l’organisme du furet ; en cas d’intoxication, un nursing soigneux est nécessaire. En cas d’ingestion accidentelle, on peut faire boire au furet de l’eau oxygénée diluée pour entraîner des vomissements.

Les oignons, crus ou cuits, comme chez le chien, sont toxiques pour le furet. Ils contiennent des dérivés soufrés qui provoquent une destruction des globules rouges. Les signes cliniques mettent plusieurs jours à apparaître : baisse de forme, faiblesse, baisse d’appétit. La récupération nécessite le temps de fabrication des globules rouges : de 8 à 15 jours.

Les produits ménagers

Les cas publiés d’intoxication domestique chez le furet sont rares bien qu’il soit très joueur et donc potentiellement exposé à ces accidents. Les absorbeurs d’humidité de type silicagel (petits sachets contenus dans les vêtements ou les boîtes de chaussures) dont les furets sont friands comme jeu, ne sont pas toxiques pour eux. En revanche, les absorbeurs d’humidité ambiante (chlorure de calcium) provoquent des brûlures buccales sévères. Les colles blanches en bâton ou les gommes ne sont pas toxiques ; elles peuvent générer cependant des désordres digestifs. Les stylos et les marqueurs peuvent entraîner des troubles digestifs ou respiratoires (contiennent du xylène et de l’acide borique). 

L’intoxication à l’antigel (éthylène glycol) est possible chez le furet à cause du goût sucré de ce produit ; l’ingestion provoque des troubles digestifs et rénaux qui peuvent être fatals.

Les produits destinés à éliminer les rongeurs des maisons contiennent actuellement, en grande majorité, des substances anticoagulantes générant des hémorragies chez les rongeurs. En cas d’ingestion accidentelle de ces produits par le furet, les hémorragies sont rapidement fatales en raison de la petite taille de l’animal.

Les métaux

Le furet est très sensible à l’intoxication par le zinc. Cependant, les cas d’intoxication sont retrouvés dans des conditions particulières de logements où les cages et les gamelles sont stérilisées, ce qui relargue le zinc qui devient toxique (furets d’élevage ou d’expérimentation).

En léchant régulièrement des conduites d’eau anciennes, le furet peut s’intoxiquer au cuivre. Une intoxication alimentaire au cuivre est également possible. Ces cas sont extrêmement rares. Les signes d’intoxication évoluent inexorablement vers la mort malgré toute prise en charge médicale.

Automédication : Attention

shutterstock_27012770L’ingestion accidentelle ou l’automédication sont des causes fréquentes d’intoxication. L’Ibuprofène et le paracétamol semblent toxiques pour le furet. La dose mortelle de l’ibuprofène chez le furet est de 220 mg/kg : l’intoxication se manifeste par des troubles nerveux, des troubles digestifs et parfois une atteinte des reins. L’intoxication par le paracétamol provoque des lésions rénales et hépatiques graves, pouvant être mortelles. Il ne faut donc pas administrer ces médicaments à son furet et il faut tenir tous les médicaments hors de sa portée.

Les bains antiparasitaires contenant de l’amitraze sont fortement déconseillés : l’exposition respiratoire et orale à ces produits est toxique.

Le fipronil (antiparasitaire) est bien toléré chez le furet, il faut cependant adapter le dosage.

Les accidents ménagers peuvent être fréquents avec le furet qui a un comportement joueur et une exploration orale développée ; et ce d’autant plus que l’animal est jeune.

La liste ci-dessus des risques d’intoxication n’est pas exhaustive. Elle reprend les cas les plus fréquemment rencontrés.

Avant de sortir le furet de sa cage, vérifiez que rien de potentiellement dangereux ne traîne à sa portée (le furet mange tout, comestible ou non).

La conduite du traitement des intoxications chez le furet est la même que pour les autres carnivores domestiques : consultez votre vétérinaire ou le centre anti-poison.

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