Le vieillissement normal apparaît chez le chat à partir de l’âge de 12 ans et se caractérise par un ralentissement psychomoteur, une augmentation de la durée du sommeil (12 voire 20 heures/jour) et un manque de précision dans la réalisation de certains mouvements.
Les causes du vieillissement cérébral
Un certain nombre de modifications au niveau du cerveau apparaissent avec l’âge : production de radicaux libres toxiques pour les neurones, diminution de la qualité des échanges entre les neurones provoquant une perte d’adaptabilité, diminution de certains récepteurs, apparition de plaques bêta-amyloïdes, comparables à celles rencontrées dans la maladie d’Alzheimer chez l’Homme. Tous ces éléments « normaux » concourent au vieillissement cérébral.
Le développement de maladies comme des tumeurs cérébrales, des troubles endocriniens (essentiellement l’hyperthyroïdie chez le chat), l’insuffisance rénale chronique ou certains handicaps (surdité, cécité, arthrose) accélèrent l’apparition des troubles du vieillissement.
Les maladies du vieillissement comportemental
4 grandes maladies associées au vieillissement (normal ou pathologique) sont décrites chez le chat.
La dépression d’involution est une perte d’initiative et une désorganisation de l’ensemble du répertoire comportemental :
- Troubles du sommeil : insomnie avec des réveils brutaux.
- Troubles du comportement alimentaire : boulimie.
- Troubles du comportement éliminatoire : malpropreté.
- Arrêt ou exacerbation du léchage.
- Trouble du comportement exploratoire avec apparition d’une exploration buccale (comme chez le chaton).
- Réactions émotionnelles anormales : agitation, déambulations, évitements.
Le syndrome confusionnel qui est aussi qualifié de « démence sénile » lié à des dépôts amyloïdes :
- Altération du rythme sommeil/veille, sans altération des cycles du sommeil.
- Troubles de l’orientation : navigation, incapacité à sortir d’une pièce, déambulations.
- Malpropreté par une détérioration des habitudes.
- Perte des apprentissages associée à une perte de la mémoire à court terme, une modification des réactions vis-à-vis de certains jeux/personnes.
La dysthymie unipolaire est une alternance de troubles productifs et de comportements normaux ou déficitaires, souvent en association avec une maladie (tumeur cérébrale, maladie endocrinienne).
En phase productive, les principaux signes sont :
- Réduction sévère de la durée du sommeil (moins de 6 heures).
- Boulimie.
- Hyperesthésie : le chat est hypervigilant et sursaute à la moindre stimulation.
- Agressions violentes de la queue conduisant à des automutilations (symptôme souvent évocateur).
Le syndrome « hypersomnie du chat âgé » qui est le reflet d’une altération sénile des fonctions nerveuses :
- Hypersomnie dépassant 20 heures par jour.
- Ralentissement moteur.
- Malpropreté à proximité du lieu de couchage.
Que faire ?
L’apparition d’une modification du comportement de votre chat vieillissant doit pousser à la consultation pour diagnostiquer une maladie organique qui serait soignable (arthrose, insuffisance rénale, maladie endocrinienne…) ou faire un bilan et prendre des mesures pour améliorer son bien-être.
Les conditions de vie et l’organisation du territoire sont au centre des considérations : solliciter le chat, stabiliser son territoire…
Les phéromones et les nutraceutiques à visée comportementale sont de réels atouts pour ces chats âgés. La thérapie peut être complétée par des psychotropes après évaluation par votre vétérinaire.
Le vieillissement de votre chat est un fait mais pas une fatalité. Un certain nombre de modifications comportementales sont le reflet d’une maladie sous-jacente qu’il convient de dépister et de soigner. Dans les autres cas les traitements adjuvants apportent de très bons résultats.
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